La France subit des attaques par déni de service distribué (DDoS) à répétition depuis l’arrestation sur son sol du fondateur de Telegram – Pavel Durov. Les derniers retours à ce propos font état de ce que les groupes hacktivistes dénommés UserSec, RipperSec et CyberVolk ont tous lesdites attaques contre des entités françaises.
Les ressources réseau, telles que les serveurs Web, ne peuvent simultanément gérer qu’un nombre limité de requêtes. Outre la limite de capacité du serveur, le canal qui relie le serveur à Internet possède lui aussi une bande passante/capacité limitée. Lorsque le nombre de requêtes dépasse la capacité maximale d’un composant de l’infrastructure, le niveau de service peut rencontrer les problèmes suivants :
- – La réponse aux requêtes est beaucoup plus lente que la normale.
- – Les requêtes de tout ou partie des utilisateurs peuvent être totalement ignorées.
Généralement, l’objectif de l’auteur de l’attaque est de bloquer le fonctionnement de la ressource Web (déni de service total). L’auteur de l’attaque peut également exiger de l’argent pour faire cesser l’attaque. Dans certains cas, une attaque DDoS peut même prendre la forme d’une tentative de discrédit ou de nuisance à l’égard de l’activité d’un concurrent.
C’est ce déni de service total que l’on observe sur bon nombre de sites français dont celui d’information et de démarches administratives (service-public.fr), ainsi que celui de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ansm.sante.fr) qui sont à nouveau accessibles depuis peu.
Certains observateurs considèrent en effet cette arrestation du fondateur de Telegram comme une prise d’otage
Pour Edward Snowden, le lanceur d’alerte exilé en Russie depuis 2013, « l’arrestation de Durov est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme que sont la liberté d’expression et d’association. Je suis surpris et profondément attristé que Macron soit descendu au niveau de la prise d’otages comme moyen d’accéder à des communications privées. Cela abaisse non seulement la France, mais le monde entier ».
Leonid Volkov, ancien conseiller d’Aleksei A. Navalny, le leader de l’opposition russe décédé en prison l’année dernière, a écrit sur Telegram que bien que la plateforme soit devenue un outil utile pour les criminels, Durov devrait être libéré : « Durov n’est pas “complice” des crimes commis par les utilisateurs de Telegram », a-t-il déclaré.
Les réactions suscitées par l’annonce de l’arrestation de Durov montrent que les inquiétudes concernant la liberté d’expression, la censure et la surveillance des contenus en ligne par les pouvoirs publics sont de plus en plus vives, à l’heure où la surveillance réglementaire de la liberté d’expression sur l’internet s’est intensifiée dans le monde entier. Les gouvernements nationaux, en particulier ceux de l’Union européenne, ont intensifié la pression sur les entreprises pour qu’elles s’attaquent à la désinformation, à l’extrémisme en ligne, à la sécurité des enfants et à la diffusion de contenus illicites.
Telegram est depuis longtemps dans le collimateur des services de police du monde entier, car des organisations terroristes, des trafiquants de drogue, des trafiquants d’armes et des groupes d’extrême droite l’utilisent pour communiquer, recruter et s’organiser.
Durov, 39 ans, a été arrêté à l’aéroport du Bourget, près de Paris, après avoir atterri dans un avion privé en provenance d’Azerbaïdjan, selon les médias français. Le responsable judiciaire français a déclaré dimanche soir que sa garde à vue avait été prolongée. En vertu du droit français, la garde à vue initiale de 24 heures peut être prolongée jusqu’à 96 heures, en fonction de la gravité des faits reprochés.
La Russie s’insurge contre cette arrestation
Dans un communiqué publié dimanche sur Telegram, la société a déclaré : « Telegram respecte les lois de l’UE », ajoutant que « le PDG de Telegram, Pavel Durov, n’a rien à cacher ». Dans une interview sur Telegram, George Lobushkin, ancien attaché de presse de Durov et toujours proche de lui, a écrit : « Il s’agit d’une attaque monstrueuse contre la liberté d’expression dans le monde entier ».
L’arrestation de Durov risque d’intensifier les tensions avec la Russie. L’ambassade de Russie en France a déclaré dimanche qu’elle avait demandé aux autorités françaises des éclaircissements sur la nouvelle de l’arrestation. Vladislav Davankov, vice-président de la Douma d’État, chambre du Parlement russe, a demandé la libération de Durov. Il a déclaré que l’arrestation pourrait être une tentative d’accès aux informations détenues par Telegram et qu’elle « ne peut être autorisée », selon Meduza, un organe de presse russe indépendant.
source: developpez