Le PDG de Facebook s’est présenté au Parlement européen ce mardi pour s’expliquer sur le scandale Cambridge Analytica. En effet, après avoir été invité par les parlementaires européens, il y a quelques semaines, Mark Zuckerberg a donné son accord pour venir en personne à l’audience. Le Parlement européen n’est pas le seul à avoir demandé des comptes au PDG de Facebook sur ce scandale. Il a déjà été invité par le Sénat américain et par le Parlement britannique.
Tout comme au Sénat américain, Mark Zuckerberg a présenté ses excuses lors de son audience au Parlement européen. « C’était une erreur, et je suis désolé », a-t-il déclaré. La séance a été diffusée en direct sur demande du président du Parlement. Après avoir été écouté par la Chambre des représentants et le Sénat américain le mois dernier, le patron de Facebook avait proposé que Joel Kaplan, le vice-président chargé des affaires publiques du groupe californien, le représente au Parlement européen. Mais le Président du Parlement Antonio Tajani a insisté sur sa présence. Il a déclaré que « la Conférence des présidents a convenu que Mark Zuckerberg devrait venir clarifier les questions liées à l’utilisation des données personnelles lors d’une réunion avec les représentants du Parlement européen ».
Zuckerberg était donc attendu en personne pour s’expliquer. « La priorité du Parlement est de s’assurer du fonctionnement convenable du marché numérique, avec un haut niveau de protection pour les données personnelles, des règles effectives sur le copyright et la protection des droits des consommateurs. Les géants du Web doivent être tenus pour responsables du contenu qu’ils publient, ce qui inclut aussi bien les désinformations que les contenus illégaux ». Mark Zuckerberg a reconnu le manquement de Facebook dans la sécurisation des données de ses utilisateurs. « Il est devenu évident, au cours des deux dernières années, que nous n’avons pas fait assez pour empêcher que les outils que nous avons créés soient aussi utilisés à des fins préjudiciables », a-t-il dit.
Le scénario de l’audience a bien tourné sa faveur et il a su éviter certaines questions sensibles. Les parlementaires lui ont d’abord posé leurs préoccupations qu’il a par la suite traitées ensemble. Parmi les questions qui n’ont pas eu de réponses concrètes, voici quelques-unes :
- allez-vous permettre aux utilisateurs de désactiver la publicité ciblée ?
- Facebook est-il une entreprise de médias ?
- est-ce que Facebook est en situation de monopole ?
- Facebook va-t-il coopérer avec les lois antitrusts européennes ?
- que ferez-vous à propos des faux comptes ?
- garderez-vous les données de Facebook et de WhatsApp séparées ?
Antonio Tajani n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude à l’approche des élections européennes en 2019. « Nous aimerions que chaque voix s’exprime en toute liberté. Nous devons protéger les données personnelles des citoyens qui sont devenues une ressource d’une valeur inestimable », a-t-il déclaré. Les eurodéputés se sont montrés très protecteurs des données des utilisateurs. Et le Règlement Général sur la Protection des Données Personnelles (RGPD) qui va entrer en vigueur le 25 mai prochain donnera une nouvelle orientation au numérique en Europe.
Mark Zuckerberg a rassuré que bien qu’il partage déjà les fondamentaux de ce règlement, il va encore d’avantage s’y conformer. À l’instar des audiences aux USA, Mark Zuckerberg n’a pas pu convaincre les parlementaires européens. « J’ai des doutes très sérieux quant à savoir si vous allez réussir à modifier le modèle d’entreprise », a déclaré Gabriele Zimmer, la députée allemande. Mais Zuckerberg leur a promis une réponse par écrit dans les jours à venir.
Source : The Guardian