Avec les possibilités de gains qu’il est possible de faire en tirant profit des variations à la hausse du bitcoin, les entreprises et les particuliers n’hésitent pas à s’embarquer dans l’aventure en y investissant leurs avoirs dans cette monnaie cryptographique.
Coincheck, une entreprise japonaise fondée en 2012 à Tokyo, au Japon, a lancé sa plateforme d’échange NEM en s’appuyant sur la technologie de la chaine des blocs pour sécuriser les transactions de sa plateforme. Pour ce qui est du fonctionnement de cette plateforme, l’entreprise explique le système intelligent, basé sur l’achat et la vente de jetons NEM avec diverses monnaies virtuelles, permet aux utilisateurs de personnaliser la manière d’utiliser la chaine des blocs NEM.
Sur la chaine des blocs, votre espace de noms représente votre maison « où vous pouvez nommer vos propres mosaïques, fournir des noms faciles à retenir pour les adresses d’utilisateurs, et plus encore », précise l’entreprise. « Les mosaïques sont alors les éléments de base des actifs intelligents que vous pouvez utiliser pour représenter un tas de choses simples : cela peut être une pièce de monnaie, une signature, une mise à jour de statut ou plus — vous décidez ». En plus de ces possibilités, Coincheck ajoute que NEM permet également de créer des actifs intelligents comme des adresses, « qui agissent comme des conteneurs pour les mosaïques qui peuvent être connectées avec des règles Multisig. Une adresse peut simplement représenter un utilisateur, tel qu’un titulaire de compte. Mais il peut également représenter un actif individuel unique tel qu’un document, une chanson ou un paquet. Vous pouvez ensuite mettre à jour cet actif via des transactions configurables ». En somme, l’entreprise se présente comme une plateforme d’achat et de vente de bitcoins et d’autres monnaies cryptographiques basée sur des transactions de divers biens.
Il convient de souligner que Coincheck dispose d’un portefeuille client assez consistant. Sur sa page officielle, elle montre fièrement qu’elle a réalisé le plus gros volume de transactions en bitcoins au Japon en 2017 selon jpbitcoin.com, le site d’information japonais bitcoin. Et en s’appuyant sur les informations du site Market Cap, Coincheck est classée au dixième rang mondial parmi les plateformes d’échange en bitcoins.
Mais tout comme le miel ne manque pas d’attirer les abeilles, les importantes sommes brassées à travers les transactions en bitcoins ne manquent pas de susciter la convoitise des personnes malveillantes.
Il y a quelques jours de cela, l’entreprise a annoncé le piratage de plus de 500 millions de jetons NEM dont la valeur est estimée à plus de 500 millions de dollars. Mais bien avant que l’entreprise fasse cette annonce, les utilisateurs de la plateforme avaient déjà commencé à soupçonner des signes de problèmes lorsque les dépôts NEM ont été suspendus sur la plateforme. Quelques heures plus tard, toutes les transactions NEM furent impossibles sur la plateforme. Et enfin, ce fut tous les paiements qui ont été suspendus sur le site tout entier.
Comme toute mauvaise nouvelle, ce piratage est venu saper les activités de Coincheck qui depuis un bon bout de temps est en pleine négociation avec le gouvernement japonais pour obtenir une licence officielle afin d’opérer dans le pays comme une plateforme d’échange légitime. Après que l’information est parvenue au public, le cours des jetons NEM est passé de 1 dollar à 0,8 dollar.
En date, MtGox, la plateforme japonaise d’échange de monnaies en ligne, fut l’entreprise qui a subi le plus lourd préjudice causé par les pirates informatiques. En 2014, des pirates informatiques ont exploité un bogue dans l’algorithme du logiciel Bitcoin pour voler sur la plateforme MtGox environ 750 BTC représentant l’équivalent d’environ 400 millions de dollars à la date du piratage. Mais après ce dernier piratage, Coincheck pourrait être l’entreprise qui a subi le plus lourd tribut dans l’histoire des monnaies virtuelles.
Le plus inquiétant dans cette affaire est que les administrateurs de la plateforme ne savent pas véritablement comment le piratage a été possible. En attendant, le PDG de Coincheck, Yusuke Otsuka, aurait déclaré que les fonds volés ont été conservés dans un portefeuille en ligne et non pas dans un portefeuille hors-ligne beaucoup plus sécurisé. La police et les agences des services financiers japonais qui ont été saisis auraient également déclaré savoir où les fonds se trouvent et seraient en train de les suivre pour éventuellement les récupérer. Et pour rassurer les utilisateurs, les responsables de Coincheck réfléchiraient actuellement à une méthode de compensation pour certains des utilisateurs qui ont subi des pertes.
— Quel est votre sentiment après ce piratage ?
— Les utilisateurs devraient-ils retirer leurs avoirs qui sont dans les portefeuilles des plateformes d’échange en bitcoins ?
— Ou est-ce un évènement isolé qui ne pourrait entacher l’image du bitcoin et des plateformes d’échange affiliées ?