Microsoft a décidé de lutter contre le fléau en ligne du grooming ou pédopiégeage en français. Depuis fin 2018, la société développe une solution lancée aujourd’hui et appelée Project Artemis.
Internet est notre Far West moderne. C’est une gigantesque zone peu régulée pour le bonheur de beaucoup mais qui est aussi un endroit où sévissent des individus dangereux, se livrant à des pratiques peu recommandables. Parmi elles, le grooming ou « pédopiégeage » qui s’observe sur certains canaux de discussion très utilisés par les jeunes et qui sont des terrains de chasse pour certains prédateurs sexuels.
Pour lutter contre ce fléau, Microsoft lance aujourd’hui le Project Artemis, une solution qui va analyser la teneur de certains échanges et, le cas échéant, signaler tout comportement abusif.
Elle est mise à disposition gratuitement par Microsoft (via le site de l’association Thorn spécialisée dans la cyber protection infantile) à toutes les plates-formes de discussion qui souhaitent assainir leur environnement d’échanges virtuels.
Sans rentrer dans les détails, Microsoft affirme qu’Artemis est capable d’analyser les messages texte échangés dans des canaux de discussion et de détecter si l’un des participants peut potentiellement être un adulte se livrant au grooming.
Si c’est le cas, la conversation se voit attribuer une note de dangerosité et est envoyée aux modérateurs du site pour être analysée. C’est ensuite que les mesures appropriées peuvent être prises.
Artemis doit vraisemblablement fonctionner sur une base algorithmique dont les rouages ont été élaborés à la suite de l’entraînement intensif d’une IA. L’intelligence artificielle a dû être confronté à un corpus non-négligeable de textes et contenus pour parvenir à identifier avec précision les schémas et comportements électroniques des prédateurs afin de les détecter et, surtout, s’adapter.
Toute la tech contre le grooming
Comme le précise Microsoft, l’outil peut encore être amélioré et il faudra qu’il le soit pour que la lutte soit toujours plus efficace. Il invite donc les autres géants de la tech mais aussi toutes les organisations qu’ils le souhaitent à proposer leur candidature et prendre part à ce projet. Ils rejoindront des acteurs comme The Meet Group, Roblox, Kik et Thorn.
Ce n’est pas la première fois que Microsoft s’attaque à la traque de l’exploitation infantile sur Internet. En 2009, Redmond avait développé un outil, PhotoDNA, largement utilisé mais qui commence à montrer ses limites et qui n’est plus vraiment adapté aux nouvelles pratiques imaginées par les prédateurs de la Toile.
Source : 01net