La popularité de Zoom est montée en flèche depuis le début de la pandémie du Covid-19, mais beaucoup de choses semblent le rattraper à présent. Les découvertes de failles de sécurité graves se multiplient et Zoom commence par être déprécié par certains patrons de la Tech et d’autres interdisent déjà son utilisation au sein de leurs organisations. Elon Musk vient de le faire. Pendant ce temps, un ex-hacker de la NSA découvre une nouvelle faille de sécurité dans Zoom servant à prendre le contrôle des Mac, en particulier la webcam, le micro et l’accès “root“.
Depuis le début de l’année, Zoom a gagné une importante part de marché dans la nouvelle expérience de télétravail forcée par la propagation du Covid-19. Cela a fait en sorte que les chercheurs en sécurité se sont intéressés de plus près aux pratiques de Zoom en matière de sécurité et de confidentialité. Mais, le résultat de cette attention va de plus en plus en défaveur de Zoom qui voit sa cote de popularité chuter à nouveau. Un ex-hacker de la NSA, Patrick Wardle, a montré qu’il est toujours possible d’attaquer un Mac à distance et de le contrôler totalement.
Plus précisément, ce dernier a découvert deux nouveaux bogues qui permettent aux pirates de prendre le contrôle de votre Mac, notamment la webcam, le microphone, et même l’accès root complet. Ce type de problème a déjà été observé au sein de Zoom l’été dernier, mais Zoom a annoncé avoir déployé un correctif pour résoudre le problème. Wardle a découvert qu’un attaquant local avec des privilèges d’utilisateur de bas niveau peut injecter du code malveillant dans l’installateur de Zoom pour obtenir le plus haut niveau de privilèges d’utilisateur, l’accès root.
Une fois cette faille exploitée, l’attaquant peut obtenir et maintenir un accès persistant aux entrailles de l’ordinateur de la victime. Cette action lui permet d’installer des logiciels malveillants ou des logiciels espions. Tout ceci se passe sans que la victime s’en aperçoive. Le second bogue découvert par Wardle exploite une faille dans la manière dont Zoom gère la webcam et le microphone sur les Mac. Zoom, comme toute application nécessitant une webcam et un microphone nécessite en premier lieu le consentement de l’utilisateur.
Mais, selon Wardle, un attaquant peut injecter un code malveillant dans Zoom pour le piéger et lui donner le même accès à la webcam et au microphone que celui dont dispose déjà Zoom. Il a réussi à faire charger son code malveillant par Zoom. « Le code hérite automatiquement d’une partie ou de la totalité des droits d’accès de Zoom », a-t-il déclaré. Selon lui, cela inclut l’accès de Zoom à la webcam et au microphone. « Aucune invite supplémentaire ne sera affichée, et le code injecté a pu enregistrer arbitrairement des données audio et vidéo », a-t-il ajouté.
Cela nous amène à la situation actuelle. Les nouvelles découvertes de Wardle en matière de bogues signifient que les Mac sont à nouveau vulnérables à la prise de contrôle des webcams et des micros, en plus de l’accès root d’un Mac. Zoom devra vite réagir pour corriger ces problèmes alors que son logiciel commence à être déprécié. « Si vous vous souciez de votre sécurité et de votre vie privée, vous devriez peut-être arrêter d’utiliser Zoom », a-t-il écrit dans un article de blogue détaillant ce qu’il a trouvé. Elon Musk et la NASA n’ont pas hésité à interdire Zoom.
Selon Reuters, Musk a adressé une note de service aux employés de SpaceX, sa société de fusée, leur demandant d’arrêter d’utiliser Zoom en raison des soucis liés à sa sécurité. L’entreprise a indiqué à ses employés le 28 mars que tous les accès à Zoom concernant la société avaient été désactivés avec effet immédiat. « Nous comprenons que beaucoup d’entre nous utilisaient cet outil pour des conférences et des réunions », a déclaré SpaceX dans sa note. « Veuillez utiliser le courrier électronique, le texte ou le téléphone comme autres moyens de communication ».
La NASA, l’un des plus gros clients de SpaceX, interdit également à ses employés d’utiliser Zoom, a déclaré Stephanie Schierholz, porte-parole de l’agence spatiale américaine. Selon Reuters, lundi dernier, le bureau de Boston du FBI a émis un avertissement à propos de Zoom, disant aux utilisateurs de ne pas rendre publiques les réunions sur le site ou de partager largement les liens après avoir reçu deux rapports d’individus non identifiés envahissant les sessions scolaires, un phénomène connu sous le nom de “zoombombing”.
Il s’est également avéré la semaine dernière que Zoom ne supporte pas le chiffrement de bout en bout pour ses appels, alors que le site de la société disait le contraire. Zoom s’est ensuite excusé pour cela. « Nous voulons commencer par nous excuser pour la confusion que nous avons causée en suggérant à tort que les réunions de Zoom étaient capables d’utiliser un chiffrement de bout en bout », a déclaré Zoom dans un article de blog. « Zoom s’est toujours efforcé de chiffrer le contenu pour le protéger dans le plus grand nombre de scénarios possible, et dans cet esprit, nous avons utilisé le terme de chiffrement de bout en bout ».
Enfin, la société a également déclaré qu’elle chiffre tout le contenu des réunions Zoom où tout le monde utilise l’application Zoom et où les sessions ne sont pas enregistrées. Elle a déclaré qu’elle était actuellement incapable de chiffrer le contenu lorsque les utilisateurs se connectent en utilisant d’autres appareils. Toutefois, en attendant que Zoom corrige ces problèmes, la société risque de perdre énormément d’utilisateurs au profit des solutions concurrentes.
Source : developpez