Fortnite, Counter Strike, World of Warcraft, League of Legends…
Les outils de communication fournis par ces jeux peuvent permettent à des groupuscules de comploter contre l’Etat. Il faut donc pouvoir les surveiller.
Les outils de communication fournis par ces jeux peuvent permettent à des groupuscules de comploter contre l’Etat. Il faut donc pouvoir les surveiller.
Si vous êtes fan de la série de politique fiction « Occupied » diffusée sur Arte, vous savez que les outils de communication des jeux vidéo peuvent être utilisés par des terroristes pour préparer leurs attentats. C’est en effet ce que font, dans cette série, les forces de résistance norvégiennes face à l’envahisseur russe et leur gouvernement collaborateur. Cet élément de fiction est inspiré de la réalité. En 2015, après les attentats à Paris, les forces de l’ordre ont soupçonné Daech d’utiliser la messagerie du Playstation Network pour communiquer entre eux.
Il n’est donc pas si étonnant de voir la DGSE s’intéresser à ces pratiques, comme le révèle Le Monde. Le service de renseignement extérieur de la France a publié une offre de stage intitulée « Rétro-conception et exploitation des protocoles de jeux vidéo », dans le cadre du catalogue 2018-2019 du Ministère des armées.
Cartographie, rétro-ingénierie, exploitation
Ainsi, le stagiaire aura pour mission d’effectuer « une cartographie des jeux vidéo connectés largement répandus », tels que Fortnite, Counter Strike, World of Warcraft ou League of Legends. Il devra ensuite en sélectionner un ou deux à analyser en profondeur « afin d’en extraire les signatures réseau ». Ce qui permettra de reconnaître ces flux dans la masse des communications de l’Internet.
Enfin, le stagiaire devra rechercher et exploiter des failles dans ces protocoles de communication. Car détecter, c’est bien, mais intercepter, c’est mieux. Certains se demanderont peut-être pourquoi la DGSE ne s’intéresse que maintenant aux jeux vidéo, et pourquoi elle ne confie ce travail qu’à un stagiaire. Si les terroristes utilisent réellement ces canaux de communication, ne faudrait-il pas mettre davantage de ressources sur ce programme ? En réalité, l’un n’exclut pas l’autre. Ces annonces de stage ne sont pas forcément un indicateur sur les capacités de surveillance réelles ou supposées de la DGSE, qui a certainement déjà mis en ligne de mire ces réseaux numériques. Par contre, cette offre de stage est un bon indicateur sur la capacité de la DGSE à attirer les jeunes diplômés.