Pirates, malwares, cybersécurité… ce qui vous attend en 2018

@journalduhack

 

Guerre informationnelle, rançongiciel, fraude en ligne… les grosses tendances de 2017 vont s’accentuer. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a une prise de conscience générale des risques, au niveau des utilisateurs comme des états.

A l’occasion de la séance plénière du FIC 2018, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé la publication avant la fin du premier semestre 2018 d’une « feuille de route cyber » dont le but est de réorganiser les capacités nationales en matière de lutte contre la cybercriminalité. « Le ministère de l’Intérieur – DGSI, Police nationale, Gendarmerie nationale – s’appuie sur des ingénieurs de talents. Mais d’une part, ses compétences et ses moyens sont encore trop peu nombreux face à une menace en croissance constante, et d’autre part ils sont trop éparpillés entre différents services ce qui dilue l’efficacité collective », a-t-il déclaré.

Entre les prérogatives de l’OCLCTIC, de la BEFTI, du C3N et de la DGSI, il est vrai qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Dans les semaines à venir, le ministère va donc procéder à une « cartographie des ressources existantes » et élaborer une nouvelle façon de travailler ensemble. Restons groupir.

L’Europe muscle son système de défense

Deux nouvelles lois vont fortement structurer la protection contre les cybermenaces en 2018. La première est le règlement européen sur la protection des données (RGPD) qui, à partir du 25 mai 2018, obligera les entreprises à renforcer la sécurité des données personnelles qu’elles gèrent. Les entreprises qui opèrent des « services essentiels » devront également se conformer à la nouvelle directive sur la sécurité des réseaux et des systèmes d’information qui entrera en vigueur en mai prochain. Cette directive prévoit également la généralisation au niveau européen de centres d’alerte et de réponse aux incidents, à l’instar du CERT-FR en France.

« La cybersécurité est devenu un sujet majeur qui dépasse désormais le cadre national. Cette directive est essentielle pour la construction de la cybersécurité européenne car elle impose à chaque état membre de se prendre en main et de développer une stratégie en la matière », explique Guillaume Poupard.

La guerre informationnelle continuera de faire rage

En 2017, les internautes ont découvert avec stupeur les actions néfastes des trolls russes sur les réseaux sociaux américains pour diffuser leur propagande et créer des clivages dans la société. Selon Kaspersky Labs, cet abus devrait s’accentuer, avec notamment la multiplication de robots-trolls qui permettent d’automatiser la diffusion de faux contenus. Ce qui est vraiment dommage, c’est que toute cette intox, et la répression gouvernementale qu’elle provoque, fragilise les acquis de l’Internet en matière de transparence et de liberté d’expression. « Il faut faire attention à ne pas laisser les acteurs étatiques transformer le Net en une plate-forme de guerre et d’influence », prévient Alexander Klimburg, directeur du think-tank néerlandais « Global commission on the stability of cyberspace ». Il y a quelques mois, cet expert a exprimé son pessimisme à ce sujet dans un livre intitulé « The Darkening Web : The War for Cyberspace ». Ca promet.

 

L’intelligence artificielle au service de la cyberprotection

 

 

Les principes de l’intelligence artificielle s’appliquent également aux problématiques de la sécurité informatique, et notamment pour la détection des attaques. Au sein d’Orange Cyberdefense, par exemple, les ingénieurs s’appuient de plus en plus sur des algorithmes d’apprentissage automatique pour faire le tri dans les logs et les alertes de sécurité de leurs clients. « On peut utiliser tous types de données : des fichiers, des événements, des flux… Il faut alors en extraire l’information utile et la classifier pour détecter les signaux laissés par l’attaquant », nous explique Rodrigue Le Bayon, responsable opérationnel sécurité informatique chez Orange Cyberdefense. Dans le cas d’une banque, cela permettra par exemple de détecter plus rapidement une tentative de fraude ou de piratage. Alphabet, la maison mère de Google, se lance également sur ce créneau. Sa nouvelle filiale Chronicleveut ainsi éradiquer les pirates à coup d’IA et de Big Data.

Les objets connectés, talon d’Achille de la maison

En 2018, les pirates continueront d’infecter massivement les objets connectés, que ce soit pour bâtir d’énormes botnets ou pour s’introduire de façon permanente dans les réseaux locaux des particuliers. Pourquoi ? Parce que le niveau de sécurité des objets connectés est souvent lamentable. Beaucoup de fabricants ne se soucient pas de la sécurité informatique de leurs produits et ne proposent aucune mise à jour en cas de faille, pour des raisons de coût. « L’industrie doit réagir. Il faudrait instaurer des labels de fiabilité et de sécurité qui permettraient aux consommateurs de mieux choisir », estime Laurent Heslault. Evidemment, il faut aussi que le consommateur soit prêt à payer un peu plus cher pour bénéficier d’une meilleure sécurité.

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