Créant un embouteillage de plusieurs heures à Moscou
Des dizaines de chauffeurs travaillant pour Yandex Taxi à Moscou ont probablement eu une journée frustrante ce 1er septembre. Un pirate informatique a pénétré dans l’application, envoyant des dizaines de voitures au même endroit, ce qui a créé un embouteillage qui a duré jusqu’à trois heures. Les représentants de la société ont expliqué l’embouteillage par les actions des intrus qui ont tenté de perturber le service. La société a également souligné qu’afin d’exclure de tels incidents à l’avenir, “l’algorithme de détection et de prévention de telles attaques a déjà été amélioré”.
Yandex Taxi est une entreprise détenue par le géant russe de l’informatique Yandex et qui exploite des entreprises d’agrégation de taxis et de technologie alimentaire à travers la Russie, la CEI, l’Europe de l’Est, l’Afrique et le Moyen-Orient. L’entreprise figure parmi les principaux développeurs de la technologie de conduite autonomes sur le plan mondial. En Russie, où elle propose le plus grand service de taxi, le service a été victime d’un piratage jeudi qui a paralysé la circulation dans une artère de Moscou. Selon des rapports sur l’incident, le pirate a envoyé un nombre important de voitures sur le Kutuzovsky Prospekt, une grande avenue de Moscou.
L’un des objets les plus connus de la zone est le bâtiment de l’ère stalinienne, “Hôtel Ukraina” (Hôtel Ukraine). Yandex Taxi a rapidement réagi à la situation pour mettre fin à l’intrusion et un porte-parole de la société a déclaré qu’elle a pris des mesures, notamment en mettant à jour son algorithme, afin d’éviter que cela se reproduise. « Le service de sécurité a rapidement mis fin aux tentatives d’accumulation artificielle de voitures. Les conducteurs ont passé environ 40 minutes dans le trafic en raison de faux ordres. La question de la compensation sera résolue dans un avenir très proche », a déclaré le représentant de Yandex Taxi.
Il n’a pas été révélé qui était derrière l’attaque, mais certains rapports supposent que les pirates étaient liés au régime de Kiev ou à ses alliés occidentaux. En Effet, Yandex, la plus grande société informatique de Russie, souvent surnommée le Google russe, fait l’objet de sanctions de la part de plusieurs pays occidentaux depuis le début de la guerre en Ukraine. Par exemple, l’Union européenne a sanctionné le cofondateur de la société, Arkady Volozh, au motif que son moteur de recherche “supprime les contenus critiques à l’égard du Kremlin, tels que les contenus liés à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine”.
La page Twitter “Anonymous TV” affirme qu’Anonymous est à l’origine de l’intrusion dans le service Yandex Taxi. Cette action ferait partie d’une campagne de piratage plus vaste contre la Russie, baptisée “OpRussia”. En outre, il faut rappeler que la cyberguerre sévit en Europe depuis que la Russie a envahi l’Ukraine le 24 février. Des groupes soutenant l’Ukraine, en particulier le collectif d’hacktivistes Anonymous, ont commencé à cibler des organisations en Russie pour aider le pays à se défendre contre l’invasion. Kiev a réussi à rallier une armée informatique internationale pour l’aider à infliger des dommages au cyberespace russe.
Anonymous, Ukraine’s IT Army, Hacker Forces et de nombreux autres groupes d’hacktivistes ont commencé à cibler les entreprises privées et publiques russes. Début mars, l’Ukraine a affirmé que son “armée informatique” a mis hors service des sites Web clés de la Russie. Des sites Web importants de la Russie et des portails d’État en ligne ont été mis hors ligne par des attaques revendiquées par l’armée informatique ukrainienne, qui se livre ouvertement à la cyberguerre. « Nous sommes en train de créer une armée informatique », a écrit le vice-premier ministre Mykhailo Fedorov dans un tweet en mars.
« Nous avons besoin de talents numériques. Il y aura des tâches pour tout le monde. Nous continuons à nous battre sur le front cybernétique », a-t-il ajouté. Dans le même temps, des groupes prorusses sont suspectés d’avoir mené plusieurs attaques DDoS contre des pays soutenant l’Ukraine. Les sites Web gouvernementaux de Finlande, Italie, Roumanie, Allemagne, Norvège, Lituanie, Tchéquie, Lettonie, etc. ont été la cible de cyberattaques au cours de ces derniers mois. En juin, la Russie semblait s’être emparée de l’internet ukrainien. Le trafic en provenance de l’Ukraine était soumis à la censure et à la surveillance de la Russie.
« Nous comprenons qu’il s’agit d’une violation flagrante des droits de l’homme. Puisque tout le trafic sera contrôlé par les services spéciaux russes, il sera surveillé, et les Russes limiteront l’accès aux ressources d’information qui partagent de véritables informations », déclare Victor Zhora, directeur adjoint de l’agence ukrainienne de cybersécurité, connue sous le nom de Services d’État pour les communications spéciales et la protection de l’information (SSSCIP). Selon les experts, ces attaques deviennent de plus en plus dangereuses et ils craignent qu’elles soient à l’avenir dirigées vers des infrastructures vitales dans les deux pays.
source :developpez