Une faille dans la 4G permet de piéger les internautes avec de faux sites web

@journalduhack

En raison d’un manque de protection de l’intégrité des données, il est possible d’usurper le DNS d’un opérateur mobile et de remplacer les sites web demandés par des versions malveillantes.

Comment font-ils ? En analysant la taille des messages qui passent, les chercheurs détectent dans un premier temps ceux qui correspondent à des requêtes DNS. Connaissant l’adresse IP du serveur DNS de l’opérateur, ils arrivent ensuite – au travers d’un tour de passe-passe cryptographique – à remplacer cette adresse par une autre, directement dans le message chiffré. La requête arrivant sur le serveur DNS de l’attaquant, l’utilisateur est ensuite orienté vers un site malveillant. Et le tour est joué.

Cette attaque est possible car les données 4G sont certes chiffrées, mais leur intégrité n’est protégée que par un simple code de détection d’erreur (checksum) qu’il est facile à contourner. En tant qu’utilisateur, il est impossible de se protéger. Les chercheurs indiquent deux contre-mesures : modifier le standard LTE en y intégrant un chiffrement avec authentification (ce qui est quasiment infaisable) ou forcer les sites à utiliser la technologie HSTS (HTTP Strict Transport Security). Ce qui permet d’éviter les redirections malveillantes. La 5G, de son côté, dispose d’une mesure de protection de l’intégrité, mais elle est optionnelle pour les opérateurs.

Après, il ne faut pas paniquer non plus. Cette attaque n’a pour l’instant été démontrée qu’en laboratoire et serait assez difficile à réaliser en conditions réelles. De ce fait, elle ne pourrait pas être déployée en masse. C’est une technique qui pourrait surtout intéresser les agences gouvernementales pour cibler des personnes spécifiques.

Enfin, les chercheurs ont également révélé d’autres failles dans LTE, moins critiques. Ainsi, ils ont montré qu’il était possible, en écoutant simplement de manière passive les flux, de distinguer les utilisateurs d’une cellule 4G et de savoir sur quels sites web chacun se rendait, et cela avec un taux de réussite moyen de 89 %.

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