Devant la recrudescence des vols de voitures au Canada, le gouvernement fédéral a décidé de sévir… et cela pourrait passer par l’interdiction pure et simple du boîtier Flipper Zero bien connu des bidouilleurs.
Le Flipper Zero s’est rapidement imposé dans la boîte à outils des bidouilleurs de tout poil. Le boîtier, discret et compact, combine les fonctions d’un émulateur de badge RFID, d’un émetteur-récepteur radio, d’un scanner de fréquence infrarouge et d’autres outils de piratage physique. Il est souvent utilisé pour des tests de pénétration et pour explorer les systèmes sans fil et les technologies embarquées.
Le gadget préféré des voleurs de voituresOn l’a ainsi vu à l’œuvre pour faire planter des iPhone à répétition ! Apple a fini par trouver la parade. Le pouvoir de nuisance du Flipper Zero, conçu dans une optique pédagogique et pour la recherche en sécurité informatique, ne s’arrête pas là. Il est possible de l’utiliser pour pour entrer par effraction dans un véhicule et pour le faire démarrer.
Et il semble bien que les voleurs soient au courant des capacités de l’appareil. Le gouvernement canadien, aux prises avec une augmentation importante des vols de voitures, va « examiner toutes les possibilités pour interdire les dispositifs utilisés pour voler des véhicules en copiant les signaux sans fil du système de télédéverrouillage ». Le Flipper Zero est nommément cité. Ces dispositifs seraient tout simplement retirés du marché canadien si une telle mesure était prise, et c’est manifestement bien parti.
« Les criminels utilisent des outils sophistiqués pour commettre leurs crimes et les Canadiens s’inquiètent à juste titre », explique François-Philippe Champagne, le ministre fédéral à l’Innovation. « J’ai annoncé que nous interdisions l’importation, la vente & l’utilisation de dispositifs de piratage, comme les “flippers”»
Cette mesure pourrait faire tâche d’huile ailleurs dans le monde, au vu de la popularité du Flipper Zero. Le Brésil a déjà interdit le petit boîtier, et Amazon ne le commercialise plus aux États-Unis depuis un an. Alex Kulagin, le directeur des opérations de Flipper Devices qui fabrique le boîtier, veut absolument éviter que ces interdictions se propagent comme une traînée de poudre.
Il rappelle ainsi que le Flipper Zero est destiné aux tests de sécurité et pour le développement. « Nous avons pris les précautions nécessaires pour garantir que l’appareil ne puisse pas être utilisé à des fins néfastes », affirme-t-il. Suffisant pour rassurer les autorités ?
source: 01net